Typosquatting : quand une simple faute de frappe devient une cybermenace
DATTAK
Mardi 6 Mai 2025


Kévin Gouasbault
Ingénieur Cybersécurité Senior
Une menace invisible au premier regard
Dans un monde où tout va très vite, il suffit d’un instant d’inattention pour se faire piéger. Une faute de frappe dans la barre d’adresse, et vous voilà redirigé vers un site malveillant. Ce phénomène, appelé typosquatting, est l’une des techniques de cybercriminalité les plus sournoises et pourtant les plus efficaces.
Qu’est-ce que le typosquatting ?
Le typosquatting (ou détournement de noms de domaine par faute de frappe) consiste à enregistrer des domaines très proches de ceux de sites connus, dans le but d’exploiter les erreurs des internautes. Le piège est simple : vous tapez "gooogle.com" au lieu de "google.com", et vous tombez sur un faux site conçu pour voler vos données.
Cette méthode est utilisée pour :
- Dérober des identifiants via de faux formulaires de connexion ;
- Diffuser des malwares (ransomware, keylogger, etc.) ;
- Mener des escroqueries financières via de fausses boutiques ou des supports clients frauduleux ;
- Nuire à la réputation d’une marque en diffusant du contenu malveillant à partir d’un domaine proche.
Les techniques les plus courantes
Les cybercriminels rivalisent d’ingéniosité pour enregistrer des domaines trompeurs. Voici quelques méthodes répandues :
- Faute de frappe simple :
amazzon.com
,googgle.fr
,dattak.ioo
- Changement d’extension :
.net
ou.org
à la place du.com
- Caractères similaires :
rnicrosoft.com
au lieu demicrosoft.com
(le "r" et "n" formant un "m") - Ajout de mots trompeurs :
facebook-login.com
,paypal-verification.net
Une fois sur ces pages, l’internaute est accueilli par un site cloné à l’identique du vrai, mais conçu pour piéger.
Pourquoi cette menace est-elle si dangereuse ?
Le typosquatting repose sur l’attention humaine. Or, dans un contexte professionnel ou personnel surchargé, il est très facile de se faire piéger. Le danger est double :
- Pour les particuliers : vol de données, usurpation d’identité, infection de l’ordinateur.
- Pour les entreprises : perte de confiance des clients, compromission du système d’information, risque juridique, atteinte à l’image de marque.
Les conséquences peuvent être immédiates et coûteuses, tant sur le plan financier que réputationnel.
Comment se protéger efficacement ?
Quelques bonnes pratiques suffisent à réduire fortement les risques liés au typosquatting :
- Toujours vérifier l’URL avant de saisir des identifiants, surtout pour les services sensibles (banques, mail pro…).
- Utiliser un gestionnaire de mots de passe, qui ne remplira automatiquement vos identifiants que sur les sites légitimes.
- Ne jamais cliquer sur un lien sans le survoler au préalable pour vérifier où il mène.
- Activer des solutions de filtrage DNS ou d’analyse de liens malveillants en entreprise.
- Pour les entreprises : enregistrer les principales variantes de leur nom de domaine (fautes fréquentes, extensions courantes) pour éviter qu’elles ne soient exploitées.
La vigilance comme première ligne de défense
Le typosquatting est une menace aussi simple qu’efficace. C’est précisément ce qui la rend dangereuse. Elle joue sur des réflexes humains et vise à détourner la confiance que nous avons envers certains sites et marques.
Heureusement, cette menace peut être contenue par une vigilance accrue, des outils adaptés et une sensibilisation continue des utilisateurs.
Cet article s’appuie sur l’épisode Dattak Décode consacré au typosquatting. Retrouvez la vidéo complète sur notre chaîne YouTube.
N’attendez plus pour protéger vos clients
Le risque cyber est le risque numéro 1 pour une entreprise, quelle que soit sa taille.